
agos, Nigeria, 25 millions d’habitants, un mercredi à l’heure de pointe. Plus qu’une heure avant que le soleil ne se couche.
Sur la route encombrée,
des pousse-pousse,
des vieux bus jaunes bondés,
des vendeuses les bras chargés de bananes et de cacahuètes,
des musulmans en chemin pour la prière du soir,
des hommes aux visages sales en train de réparer des moteurs,
des nanas remuant leurs fesses sur de la musique afro-beat,
des banquiers nouveaux-riches rentrant du travail,
des petits jouant au foot ou faisant la manche,
des supporters agglutinés autour d’une télé montrant un match de catch…
Et, au milieu, un mec musclé torse nu à une table de ping-pong, qui me provoque d’un sourire.
« Eh ! Oyinbo* ! »
On joue. 0-1, 0-2, 1-2, 2-2 … Je perds, mais gagne le droit de m’asseoir sur le canapé léopard à côté de lui.
« Tu bois, Mr White ? »
« Tu fumes, my friend ? »
« Assieds-toi ! »
« Relax! »
« Mets-toi à l’aise ! »
Une bière, un pétard et quinze paires d’yeux sur mon carnet de croquis.
*Oyinbo (Yoruba) = Homme blanc