
e n’ai jamais vu un sourire aussi grand. Nadine fête son départ à la retraite.
Née avec un handicap mental, elle est arrivée à 18 ans dans cet ESAT, un établissement et service d’aide par le travail, en Vendée. Avec 80 collègues et une dizaine d’encadrants, elle y a travaillé comme trieuse de cintres pendant 42 ans, toute une vie. Aujourd’hui ils lui ont préparé un pot à la cantine et l’entourent d’affection : « Ca va Nadine, tu as bien dormi ? » « Faudra que tu reviennes nous voir, hein ? » « Comme tu vas me manquer ! ».
Puis vient le moment des cadeaux. Nadine reçoit une photo d’elle réalisée la veille par son responsable d’atelier, un portrait simple où on la voit habillée d’un costume recouvert de cintres. Ses collègues lui offrent aussi des colliers de perles, des dessins, une médaille de jeune retraitée et une montre, car Nadine a appris à lire l’heure. Un peu en retrait, Paulette, sa mère, a les yeux mouillés de fierté.
Le déjeuner est servi, la vie reprend son cours. Encore émue, Nadine me confie : « Moi Je suis contente. La retraite, ça ne me fait pas peur! »